Dernière journée. On débarque demain matin.
Maintenant que ma blessure à la tête est guérie, je peux bien en montrer des photos. La première montre dans quel état je suis monté à bord le 6 janvier. La deuxième, le 9 janvier, pour un nettoyage.
Le 16, on a enlevé les points de suture.
Un soir, je me suis baladé avec mon rasoir électrique et j’ai trouvé un bon samaritain qui a accepté de me raser. Il ne restera qu’une toute petite cicatrice à peine visible.
J’ai donc pris des antibiotiques jusqu’au 12, mais dès le lendemain, j’ai commencé la pire grippe de ma vie.
Ce 20 janvier, veille du débarquement, je n’en pouvais plus de moucher, cracher, tousser. J’ai estimé qu’il serait compliqué de consulter un médecin à Valparaiso alors vers 17 h, je suis retourné à l’infirmerie. J’attendais, grelottant, fiévreux et ménageant mes dernières énergies. L’infirmière, une Monténégrine que j’avais réussi à dérider, m’a sorti momentanément de ma torpeur en me demandant : « So, are you still alive? ». Finalement, le médecin m’a rapidement examiné et le compteur ($) a démarré.
On a pris une radio de mes poumons, un échantillon de mucus dans le nez et je me suis retrouvé couché sur une civière. Je ne sentais aucune humidité dans la bouche (palais, langue et intérieur des joues râpeux) à cause d’un haut niveau de déshydratation, ce qui expliquerait pourquoi l’infirmière n’arrivait pas à trouver une veine pour une prise de sang, même sur les jambes. C’est son collègue qui a réussi à me piquer avec une aiguille pour enfants. On m’a ensuite perfusé des médicaments pendant que j’ai été sous inhalateur, pendant plus d’une heure.
Je suis sorti de l’infirmerie vers 22 h avec une trousse impressionnante de médicaments.
Voilà pour ma dernière journée de croisière.
Patience, la suite s’en vient.