Houuuu! Vendredi 13… Houuuu! Le point culminant de cette croisière.
Mais d’abord, qu’est-ce que je trouve en entrant dans ma cabine après le lunch? Une bouteille de vin et des chocolats, un cadeau de la coordonnatrice des services, croisée à l’infirmerie et à la salle à manger. Sympathique!
Et puis, quelques mots sur la Tierra del Fuego
Fernand de Magellan a accosté dans la région en 1520. Le navigateur a observé du feu et de la fumée qui s’élevaient des côtes, soit les foyers allumés par ceux qui vivaient là pour se réchauffer. C’est pour cette raison qu’il a baptisé l’île « Tierra del Fuego », la Terre de Feu.
Cap Horn
Le Cap Horn se trouve à l’extrémité sud de l’archipel argentin de la Terre de Feu, mais il se trouve dans les eaux territoriales du Chili. Il définit également la frontière entre l’océan Pacifique et l’océan Atlantique tout en rencontrant les eaux de l’océan Arctique. Les habitants de cette région du monde sont particulièrement affectés par le trou dans la couche d'ozone détecté au-dessus de l’océan austral.
Le cap lui-même consiste en une falaise haute de 425 m, situé sur une île longue de 6 km et large de 2 km. Du côté ouest de l’île, un sentier de planches en bois vermoulues conduit les rares aventuriers vers un immense albatros d’acier. Cette statue qui déploie ses ailes rend hommage aux 10 000 marins disparus lors de 800 naufrages en tentant de passer le cap.
La marine chilienne maintient donc une station sur l’île Horn, comprenant une résidence, un bâtiment technique, une chapelle et un phare. Les seuls résidents permanents sont le gardien du phare et sa famille. On comprendra que cette famille n’ait pas tellement envie de voir débarquer ponctuellement des hordes de touristes (2 000 du coup) et c’est sans doute la raison pour laquelle on ne s’y arrête pas pour le thé. De toute façon, bien que l’île soit recouverte d’une maigre végétation grâce aux fréquentes précipitations, il n’y a pas un seul arbre à voir.
En janvier, il y fait 14 °C le jour et 5 °C la nuit. En juillet, les températures moyennes oscillent entre 4 °C et −2 °C.
De l’autre côté du Passage de Drake, à moins de 1 000 km, c’est l’Antarctique (découvert en 1820) et le pôle Sud à moins de 4 000 km.
Pendant de nombreuses années, il a été un point de passage crucial des routes commerciales entre l’Europe et l’Asie. Elles étaient empruntées par les voiliers pour transporter les marchandises tout autour du globe, et ce bien que les eaux océaniques autour du cap présentent de nombreux dangers : tempêtes fortes et fréquentes, courant circumpolaire antarctique et présence possible d’icebergs voire de vagues scélérates (c’est bien comme ça que Wikipédia les appelle et il fallait que je la plogue celle-là).
Ces dangers et l’extrême difficulté de son franchissement ont donné au cap Horn son caractère légendaire, mais aussi la réputation d’être un cimetière marin. Pas étonnant qu’il ait nourri une abondante littérature.
De nos jours, grâce au canal de Panama, les cargos ne sont plus dans l’obligation d’emprunter la route du cap Horn. Ce dernier continue cependant à en voir passer ainsi que des bateaux de pêche locaux, des bateaux de croisière (avec moi dedans aujourd’hui) et des bateaux de plaisance qui veulent relever le défi que représente son franchissement. Plusieurs courses à la voile parmi les plus importantes passent par le cap Horn, de même que les grands navigateurs qui cherchent à battre le record de vitesse du tour du monde à la voile.
Il arrive donc que les bateaux rebroussent chemin à cause des tempêtes, mais semble-t-il qu’on a eu de la chance; vers 18 h 30, il faisait soleil, le vent était raisonnable, aucune vague scélérate en vue et la vision était parfaite, ce qui se produit rarement.
Tous les passagers étaient sur les ponts et l’excitation était palpable. Le bateau à glissé devant le cap, on est donc entrés dans les eaux du Pacifique et le capitaine a donné quelques explications et même lu un poème en quatre langues.
Voici MA photo du cap :
Puis le bateau a fait demi-tour afin de remonter vers la prochaine escale.
Il n’y a rien d’exceptionnel dans cette virée très très Sud dans la mesure où des milliers de gens l’ont faite ou la feront, mais l’expérience valait le détour.
Lever du soleil à 5 h 01 et coucher à 9 h 44. Faites le calcul!! À 23 h, on voyait encore dans le ciel la lueur rosée du soleil et celle bleuâtre de la lune.